Récemment, j’ai regardé le reportage « Un rêve de longévité » d’Envoyé spécial. J’ai découvert qu’il existait un âge biologique qui ne correspond pas à l’âge calculé à partir de notre date de naissance. Alors, doit-on prendre en compte ce nouvel âge dans le calcul du viager ?
L’âge biologique
Le documentaire présentait les dernières recherches sur l’allongement de la durée de vie. La plus récente découverte concernait les travaux d’Elizabeth Blackburn qui ont été récompensés par le prix Nobel de médecine en 2009. Cette chercheuse américaine a démontré le rôle des télomères dans le vieillissement.
Un télomère est une sorte de capuchon qui protège le bout des chromosomes de notre ADN.
Un télomère – Coypright Wikimedia Commons
La longueur de ces télomères se réduit avec le temps jusqu’à ce que la cellule ne puisse plus se répliquer (elle périclite).
En mesurant la longueur des télomères, il est possible de connaître l’âge biologique d’une personne. Celui-ci peut être différent de l’âge chronologique qui lui est calculé sur notre date de naissance. C’est cet écart potentiel entre ces 2 âges qui pourrait être utilisé dans le calcul du viager.
Le nouvel âge du viager ?
En effet, le calcul du viager prend en compte l’âge du vendeur (et son espérance de vie) à 2 niveaux :
- une première fois pour connaître l’abattement à appliquer sur le viager occupé
- une seconde fois pour le calcul de la rente.
Dans le reportage, il est expliqué qu’avec une simple prise de sang, moyennant une centaine d’euros, un laboratoire spécialisé pouvait déterminer l’âge biologique d’une personne.
On peut ainsi apprendre qu’une personne a, biologiquement, 7 ou 10 ans de moins que son âge civil.
Cet âge biologique peut donc changer le calcul viager ce qui impacte nécessairement le contrat viager.
Mais, au delà du viager, on imagine facilement que cette information peut avoir de sérieuses dérives dans les domaines comme les assurances, les mutuelles dont l’âge et la santé sont des éléments déterminants.
Un âge biologique fiable ?
Cependant, l’âge biologique semble variable.
Déjà, l’estimation de cet âge ne me semble pas d’une fiabilité suffisante : il s’appuie sur une comparaison statistique sur une base de données du laboratoire.
De plus, il semble possible de faire varier son propre âge biologique. Ainsi, avec une meilleure hygiène de vie (sport, sommeil, sérénité et alimentation saine), on pourrait influer et provoquer à un ré-allongement des télomères.
D’ailleurs, le reportage termine sur de nouveaux compléments alimentaires, vendus sur Internet, qui prétendent allonger cet âge biologique pour vivre plus longtemps. Ces gélules n’étant pas considérées comme des médicaments, ils échappent au contrôle de l’Agence nationale de sécurité du médicament.
D’ailleurs, la biologiste Elisabeth Blackburn met en garde contre l’allongement artificiel des télomères qui, selon elle, pourrait déclencher des cancers beaucoup plus rapidement…